Arsène : le terroir version moderne
Revisiter un plat populaire, sauce street food, histoire de permettre à une recette aux œufs de sortir de sa coquille traditionnelle. Et la rendre ainsi plus créative, dans l’ère du temps, sans pour autant nuire à son caractère gourmand. C’est le concept lancé par Gabin, Alexandre et Arthur, trois amis qui ont ouvert cet été leur propre restaurant, Arsène, situé rue Saint Denis, dans le 2ème arrondissement de Paris. Une fabrique à omelettes qui n’hésite pas à casser des œufs pour briser les codes de la cuisine classique.
A l’intérieur, les trois associés annoncent rapidement la couleur. Bérets vissés sur la tête, chemises blanches et nœuds pap’, l’accueil se veut décontracté et… décalé. Le tout dans une ambiance sonore nineties assumé jusque sur les murs, à l’image de ce message encadré à l’entrée : « Notre musique sera certifié 90’s. Exigez votre titre préféré ! »
L’atout fromage
Trois blagues plus tard, l’un des membres de cette joyeuse basse-cour nous détaille la carte pendant que la brigade de coqs s’active dans la cuisine ouverte. Au total : cinq omelettes différentes, faites sur commande, qui ont toutes la particularité d’être garnies d’un fromage au lait cru (bleu d’Auvergne AOP, raclette de Savoie, reblochon AOP, brie de Meaux AOP…).
Notre choix se porte sur « La Meaux », une omelette dans laquelle on retrouve du rosbif charolais français, du brie de Meaux AOP, des tomates séchées, un confit d’échalotes et du persil. C’est Gabin qui s’y colle. L’occasion pour le co-fondateur du restaurant de nous expliquer sa revisite : « L’idée de base, c’était de proposer une omelette qui se mange avec les mains. Pour ce faire, nous faisons toaster une tuile de pain conçue avec un artisan boulanger. C’est ce qui apporte le croustillant. L’omelette garnie à la viande et au fromage est roulée, puis posée sur la tuile. Nous travaillons avec du fromage français et des œufs de poules élevées en plein air. »
Le discours est maitrisé. La cuisson de l’omelette, baveuse à souhait, également. Le plat est accompagné d’une « galinette » croustillante. Il s’agit en fait d’un millefeuille de pommes de terre marinées au beurre, cuites au four, puis snackées à la plancha. Un autre bon point. Verdict ? Une omelette exquise, sublimée par la viande et la puissance du fromage AOP.
Le pain perdu, une tuerie !
Autre atout de l’enseigne : proposer des desserts maison, en formule ou à l’heure du brunch, pour un retour en enfance immédiat. Nous avons pu goûter le pain perdu : une véritable tuerie régressive. En bref, aucune coquille au tableau pour cette nouvelle cantine parisienne qui a tout pour séduire.
Arsène, 142 rue Saint-Denis, Paris 2. Du mardi au vendredi, 12h-14h30 et 19h-22h30 ; samedi, 12h-15h et 19h30-22h30 ; dimanche, 11h-16h. Formules comprises entre 11€ et 16€.